ANNECY

Qui vient, au juste, sur Annecy le 17 (semi, marathon, spectateurs...). On envisage de manger ensemble le samedi soir (saucisson,tripes, moules frites et forêt noire) ça serait sympa que tous ceux du club qui seront là bas se manifestent pour qu'on puisse se retrouver...et baliser ensemble!

je serai de la partie! mon premier marathon
je vote pour moules frites et je paie le champagne histoire d'éliminer le stress
Manu et Ninon viendront en spectateurs
a samedi soir

Andouillette grillée, boudin noir à la moutarde et grattons à l'apéro!

Salut les Filles , donc ça y'est !!! c'est le grand JOUR , je vous souhaite à toutes un BON MARATHON ( et semi-marathon), faites vous plaisir prenez du plaisir et dites vous dans les moments difficile de ces 42 kms 195 m que " c'est que du bonheur "
Messieurs Manu et Julien , prenez de belles photos et on attends vos compte rendus et photos sur le Forum qui est d'une tristesse en ce moment .
Passer un bon WEEK END et VIVE LE SPORT !!!!!

Merci Machin. Ils sont Chouettes tes encouragements! On fera de notre mieux

ça y est, nos appartements sont pris, les dossards retiré, visite du départ, ...
Reste plus qu'à attentre Marina et PAul pour se faire un p'tit resto ensemble ce soir.
en attendant le jour J

MANU a écrit:ça y est, nos appartements sont pris, les dossards retiré, visite du départ, ...
Reste plus qu'à attentre Marina et PAul pour se faire un p'tit resto ensemble ce soir.
en attendant le jour J

Bonne appétit alors , à demain pour la suite

Salut à toutes et tous,
ici Karine, redescendue de sa planète "marathon"

Comme ERIC l'a proposé et que je pensais le faire (Laure et Marina en feront autant je pense) voici un résumé de comment j'ai vécu mon tout 1er marathon pour donner envie...ou pas!!!! aux triathlètes du club qui n'ont jamais fait cette distance, de se lancer.

Je tiens tout d'abord à dire un grand merci à Laure (qui s'était lancé ce défi pour le jour de ses 40ans) car sans elle, je n'aurais pas forcément pensé ou envisagé de faire un marathon cette saison...

La journée de dimanche à commencée tôt, très tôt... avec un réveil à 5h00 du mat, dans le cirage forcément, et la Karine emmitouflée dans la couette en train de manger son plat de pâtes froides toutes agglutinées(sans beurre ni gruyère bien sûr!!!), sur le bord du lit à 5h30 du mat!!!!! ...çà valait le détour...mais non, non, vous n'aurez pas de photo de ce moment mémorable !!!!! (ouf ,les "photographes maison" n'étaient pas encore levés )
Puis tout s'enchaîne très vite: après au moins 3 ou 4 passages par la case toilettes (si vous voyez ce que je veux dire!!!! ), c'est très légère (forcément!!!!!), que je rejoins l'aire de départ de la course...CONCENTRATION (un minimun quand même, sinon çà fait pas très sérieux !!!!) et puis....le départ...( je m'étais mise entre le meneur d'allure des 3h45 et celui des 4h sur la ligne de départ)
...les 1ers kms au milieu de la foule ne permettent pas de vraiment démarrer sa foulée tout de suite ,et çà n'est pas toujours évident de doubler les gens; et c'est en arrivant au 1er ravito (les 5kms) que j'arrive à avancer un peu mieux car des coureurs s'arrêtent déjà pour se ravitailler, donc j'en double pas mal.

Aux 6kms, je double le groupe d'allure des 3h45, car je me sens bien et je sens aussi que je ne peux pas assez dérouler ma foulée si je reste derrière ce groupe.
Et là, que du bonheur du 6ème au 25ème km : je me retrouve avec un monsieur qui a une foulée et un rythme qui semblent correspondre aux miens, et sans s'en rendre vraiment compte, on "grapille" du temps sur l'allure 3h45 et on se stabilise entre l'allure 3h30 et 3h45 (environ 3h38)
depuis le début de la course, je m'hydrate régulièrement (une gorgée toutes les 15-20mn) et je passe le semi (toujours avec mon monsieur) en 1h48.

On continue sans problème le 22, 23, 24ème km et à partir du 25ème, je commence de ressentir une douleur au niveau de l'intestin, que j'arrive à gérer au début et qui au fil des kms devient de plus en plus insupportable (comme un "coup de poignard" dans le bas ventre); au 26èmekm j'ai de plus en plus de mal à soutenir l'allure du monsieur et il commence à me lâcher petit à petit; je l'ai encore en ligne de mire au 27ème puis très vite, ma douleur devenant trop invalidante pour respirer correctement et garder une certaine allure, je sens ma foulée décliner...et au 29ème km, je vous le donne dans le mille émile: la diarrhée du siècle!!! ; et oui, çà arrive....(çà,c'est mon côté intestins fragiles) ; je suis obligée de dévaler une pente sur le côté de la route pour ne pas faire dans ma culotte et aussi pour avoir un minimum d'intimité (enfin ,si on peut appeler çà comme çà!!!!) derrière un arbre.
Une fois "vidée!!!", je remonte la pente (dans tous les sens du terme) et je me sens pousser des ailes...forcément....légèreté, quand tu nous tiens!!!!
Je vous rassure,les ailes se sont bien "écrabouillées" au bout d'1 à 2 km!!!! forcément , qui dit vidée,dit plus de jus (c'est un vieux proverbe Karinois !!!)
et là, du 31ème au 37km, les moments les plus durs de toute ma vie car je suis passée d'une foulée légère à une foulée "mamie de 90ans, dos courbé à 90°avec jambes arquées" : vous visionnez l'image? sans oublier mes coups de poignards dans l'intestin (sinon c'est pas drôle) qui me coupaient régulièrement la respiration ;

J'ai dû attendre le ravito du 37 km (à 5km de l'arrivée) pour avoir des choses solides à me mettre sous la dent (un sucre , du pain d'épices) car bien sûr , pas de gels énergétiques sur moi (j'arrive vraiment pas à avaler ses choses là )...et là, MIRACLE, cette nourriture providentielle m'a redonné des ailes et j'ai réaccéléré et retrouvé une bonne allure jusqu'à l'arrivée.
Bien sûr,le groupe d'allure 3h45, m'avait doublé vers le 34 -35ème km, emportant mes espoirs de finir mon 1er marathon en 3h45 .
A l'arrivée , je termine en 3h57m16s; mon temps réel est de 3h55m36s (car j'ai passée la ligne de départ 2mn après le départ des 1ers); nous étions 3200 partants et 2738 arrivés (presque 500 abandons!), je suis 1770 sur 2738.
J'étais déçue ,à l'arrivée, qu'un problème intestinal m'aie fait perdre 15-20mn sur ce qui aurait pû être mon temps sans cet incident (environ 3h40), mais plus les jours passent, plus je suis contente finalement, d'avoir fait mon 1er marathon en moins de 4h. En plus, je suis arrivée relativement fraîche à l'arrivée et le top du top , c'est que je n'ai eu aucune crampe(pendant ou après course), aucune ampoule et aucun ongle tombé (merci la PPG de début saison qui vous brûle les cuisses, les entraînements très durs des mercredis soirs et ...les chaussettes CEP et mes baskets MIZUNO); un peu de courbatures sur le devant des cuisses lundi (mais j'ai pû aller au boulot sans problème) et aujourd'hui mardi, je ne sens déjà presque plus rien.

Merci aussi au temps super qu'il à fait : soleil et ni trop chaud ni trop froid; un parcours super et un cadre magnifique.
Merci à tous pour vos encouragements et un merci tout particulier à Sandrine et sa famille qui sont venus carrément à Annecy pour nous encourager; quelle super et agréable surprise, Sandrine , de t'avoir vue toi, Laurent et les filles nous encourager à 1km de l'arrivée, çà fait chaud au coeur (avec Laure , on a cru au début qu'on avait eu une hallucination: bonjour l'angoisse!!!!mais non, vous étiez bien là en vrai )
Un grand merci aussi à Julie et Marie, également à l'arrivée pour nous encourager et nous féliciter; j'espère qu'elles n'ont pas eu trop chaud l'après-midi, pour le semi.
Et bien sûr, sans oublier Manu,Julien et Ninon qui nous ont soutenus (ou supportés!!!!) avant, pendant et après la course. merci , merci....
J'espère que mon "roman " vous aura donné envie de franchir le pas, mais vraiment, il faut faire un marathon dans sa vie ; çà vaut le détour.
De toute façon, le jour J, c'est tout au mental et dans les kms difficiles, il faut repenser aux entraînements durs et se dire que çà doit passer.
Par contre, il faut arriver entraîné (moi, je pense qu'il me manquait quand même 3 semaines d'entraînements) le jour J et essayer au maxi d'avoir résolu ses problèmes( soit de crampes, soit intestins dans mon cas) dans les mois prédédents la course. Pour ma part, je vais essayer les clous, vis, huiles de vidange,etc....dans mon alimentation , pour avoir des intestins en "béton" pour mon prochain marathon
Laure et Marina, à vous maintenant, de nous donner vos impressions de course et encore bravo à vous 2 pour vos perfs.(et aussi Paul: moins de 3h, chapeau.... et aussi Rachel , que j'ai croisé au ravito de l'arrivée)
Bises
Karine

karine je suis morte de rire rien qu'à lire ton récit!!! mais c'est tout à fait cela un marathon, alors à mon tour de livrer mes impressions!!

Tout d'abord moi aussi je tiens à remercier tout le monde (marina, paul, karine, julien , manu et ninon) de m'avoir permis de vivre un tel moment! Pour fêter mes 40 ans je voulais faire quelquechose qui sorte de l'ordinaire et bien j'ai pas été déçue lol En tout cas merci pour les cadeaux et le WE formidable, j'en garde un souvenir ému!!

Alors comme le dit Karine réveil aux aurores (on partageait la même chambre) , moi en train de mastiquer sans appétit mon gâteau sport et karine ses nouilles! Contrairement à Karine je ne passe pas par la case toilette, pour moi c'est l'effet inverse tout est bloqué!!
On monte au départ il y a déjà pas mal de monde et de l'ambiance. Il fait un peu frisquet au bord du lac mais le temps est idéal! on cherche Marina mais dans cette foule pas moyen de la trouver, on voulais faire une photo tant pis! ça y est le départ est donné un dernier regard à ma pupuce et c'est parti!! je me place dans les 4h30 et dans l'euphorie je me laisse un eu emporter et je les dépasse, j'ai de l'avance sur eux, le paysage est magnifique et je me sens bien! On prend la voie verte et les abords du lac beaucoup de gens pour encourager, on a notre prénom sur notre dossard alors les gens s'en donnent à coeur joie, sans compter les orchestres et animations au passage des villages. J'entame le 16e kilomètre que je vois déjà remonter le premier keynian, alors là je mesure vraiment le niveau de ces mecs, des extra terrestres pour moi!! tout va bien jusqu'au semi que je passe dans les temps! manu, julien et ninon sont là pour nous encourager! Puis premier coup au moral je me fais rattraper par le meneur des 4h30, je tente de les accrocher jusqu'au 28 e et là c'est la grosse dégringolade je ne sais pas ce qu'il m'arrive, mal partout aux dos, aux jambes, aux fesses, aux genous, je ralentis conidérablement mon allure et vois s'éloigner le drapeau des 4h30 impuissante, tant pis je ne ferais pas 4h30! vu mon état mon objectif est de finir! autour de moi c'est l'hécatombe, plus les km passent plus les gens s'arrêtent , ont des crampes, sont malades et j'en passe, je me dis "ne t'arrête pas, ne t'arrêtes pas" malgré une forte envie de marcher je tiens je ne sais pas comment et les 10 derniers km furent pour moi un calvaire, tout m'est passé par la tête à ce moment là "allez tu as connu un accouchement les contractions c'était pire! alors tu vas pas faire ta chochotte!" et puis "la douleur ignores là c'est dans la tête" c'est un truc que j'avais entendu mais ça a pas trop marché lol. je perds également un peu de ma lucidité. Enfin j'entends les flonflons de l'arrivée au loin et là j'apperçois Sandrine, c'est bien elle? Mon manque de lucidité me fais douter! je vois Marie et Julie qui m'encouragent et le tapis rouge !!!! J'y croyais plus, je passe la ligne en 4h49 (4h47 en réel) déçue de mon temps mais contente d'être arrivée!!! Je retrouve ma fille et ne peux pas m'empêcher de verser ma petite larme, de joie, d'épuisement, je ne sais plus pourquoi je pleure lol.

Je garde un souvenir mémorable de cette épreuve même si j'ai galéré comme jamais j'ai galéré de ma vie sur une épreuve sportive!! Je pense également avec le recul qu'il m'a manqué qq sorties longues pour mieux encaisser tout ça!
Je tiens également à féliciter Marina et Karine je suis admirative devant leur perf! bravo les filles vous êtes des battantes!!! Quant à Paul je suis impressionnée bravo à lui!
merci les amis du fond du coeur! je ne suis pas prête d'oublier mon 40e anniversaire!!!

Le meilleur moment pour moi

mon fan club personnel lol

J'ajouterai ma patte demain matin!

Salut les filles !!

Bravo à vous pour cette belle performance ( je parle de finir l'épreuve !! ) !!! Pour le chrono, c'est secondaire, le principal étant de se faire plaisir !!!

J'atais en déplacement et je n'ai pu vous encourager les derniers jours/heures avant le départ ... mais mes pensées étaient pour vous !!!!

Je me reconnais tout à fait dans vos récits et moi qui suis toujours dans la case "amateur", je me souviens de ces moments de galères quand arrive le 25ème kilo.

BRAVO à vous toutes et BON ANNIVERSAIRE à toi LAURE !!!

RDV à Lyon début Octobre ... ou à Nice début Novembre ??? Chiche ?

Nice pour moi, j'en ai déjà des fourmis dans les pieds!

pour mon cinquantieme anniversaire j'y penserai!!

Bon ben avec 11 jours de retard je viens poster mon récit; j'étais partie me ressourcer en bord de mer, et là! Pas de connexion internet. C'était un peu comme ne pas avoir d'électricité, ou se retrouver aux fins fonds de l'Alaska

Prenez une bonne tasse de café si vous avez l'intention de continuer à lire pasque faire dans le court et le concis, c'est pas trop moi...

On y go, mon récit d'Annecy...


8h20. Au départ, je scanne les têtes, impossible d'apercevoir Laure et Karine. Y’a Manu qui ne me voit pas, noyée dans la foule. Je me place derrière le meneur d'allure des 4h, espérant grignoter les 10 minutes "de trop" de l'an dernier, mais rien n'est moins sûr; Depuis janvier j'ai pas du courir plus de 250 km. Le cortège se met en route, alors j'appuie sur le chrono en passant sous l’arche.

Les 2 ou 3 premiers km passent tout seul, on ne les sent même pas. Je me rends très vite compte que mon cardio, étalonné sur 400m mercredi dernier, n'est pas dans les temps. Il me dit que je cours à 4mn40 du km alors que je vois pertinemment que je suis à exactement 5"35, le rythme que j'aimerais tenir tout du long.

Par contre le cardio marche joyeusement, je suis déjà à 171 mais diantre ! C'est l'excitation de la course, on va dire !
Les km défilent, on en est déjà à 9. Je tourne bien. J'ai depuis longtemps dépassé le meneur d'allure des 4h, et j'ai 1 mn d'avance sur mon temps prévu. Tip-top. Je me sens super bien, même si le cardio, lui, m'indique une pointe dans les 176 qui ne baisse pas. Qu'importe, ça viendra bientôt.

Les groupes s'effilent, s'étendent. On passe le 10, j'ai 1mn 30 d'avance sur mon meilleur temps prévu, je jubile. 11, 12, tiens ! Manu et Julien avec les appareils photo! Grand sourire, grand coucou, je me sens en super forme ! Je balance mes manchons à Ninon qui me regarde d'un air ahuri.

A chaque km, je regarde ma montre et je lui rajoute mentalement 5mn35 pour savoir quel temps je dois faire à l'arrivée du km suivant. Je suis aux anges, mon avance se creuse rapidement, j'approche des 2 mn. Il commence à faire chaud, et je me rends compte que je ruisselle de sueur, dans les yeux, grosses gouttes sous le menton, cheveux détrempés, j'avais pas remarqué à quel point il faisait chaud. Une toute petite voix me susurre que je vais peut-être un peu trop vite. Mais non, mais non ! Même le coup d'oeil au cardio qui me flashe 178 ne peut me convaincre, je suis dans ma lancée, rien ne m'arrêtera. Oublié le mauvais entraînement, le manque de kms…

Les premiers commencent à arriver en sens inverse, les fusées kenyannes nous décoiffent comme l'an passé, et au bout d'un petit moment je vois Paul arriver côte à côte avec le meneur d'allure des 3h. Il a l'air frais comme un gardon. Je lui fais un grand signe, il a l’air un peu surpris de me voir là (et il m’avouera à la fin « quand je t’ai vue aussi loin devant le meneur d’allure, je me suis dit, « elle va se ramasser ! ». C’est beau la confiance dans le couple ! ).

Je suis d'ailleurs tellement obnubilée par mon temps que j'en oublie de "mémoriser" les km, par moment je ne sais plus trop si c'est 17, ou 19. Ah tiens! On approche des 20, super. Bon, j'ai une légère baisse de régime mais qu'importe, j'ai plus de 2 mn d'avance. Je passe l'arche des 21.1 avec encore 1mn d'avance (je me demande bien ce qui a bien pu arriver à l'autre d’ailleurs). Je le sens bien ce marathon, je le sens bien, il va être mémorable je vous dis.

Ah et puis là, on attaque le retour. Tiens ! Ca monte ! J'avais pas remarqué que ça montait. Enfin, c'est ce que mes jambes et mon souffle semblent m'indiquer, du moins. Par contre ceux qui courent avec moi, ça a pas l'air de les déranger...
22km arrivent. Je suis pile poil dans les temps, heu, ah ben zut ça veut dire que j'ai perdu ma minute d'avance? Mais où? Ah, et puis cette montée qui s'éternise (pour moi en tout cas...). J'ai les jambes qui se raidissent, ça commence sous le pied, ça remonte lentement le long du nerf sciatique qui me titille depuis des semaines, c'est pas agréable pour deux sous. Ouh la la, y'a le cardio qui s'emballe en plus, il vient de faire un bon dans les 180, va falloir que je ralentisse. Alors je ralentis. C'est pas bien dur, parce que là franchement, je n'ai plus qu'une envie, soudainement, et c'est lever le pied.
Je poursuis tant bien que mal mon chemin. Je regrignote quelques secondes perdues. J'arrive toujours face à chaque km exactement dans les temps, mais au prix d'efforts considérables. Ca m'inquiète un peu, pasque je n'ai pas encore atteint les 25km, et sincèrement, je me sens pas très bien.

La foule aidant, l'ambiance aidant, je tiens bon mais je ne goûte plus du tout, mais alors plus DU TOUT au plaisir de la course. C'est pas vraiment le mur, non, chez moi il débarque vers 28km. C'est plutôt comme un muret de briques, bas, mais auquel on rajoute une grosse rangée bosselée tous les km...

Lors de nos discussions stratégiques avec Paul, on avait décidé que si je passais les 30km en 2h48, c'était tout bon. Ca me laissait 1h pour faire 10km, et 12 mn pour les 2.2 derniers.
Il m'avait d'ailleurs dit, "la course, elle commence à 30km. Avant, tu te contentes de te préparer à courir les 12 derniers". Ok. Ca va le faire.

Alors je tiens bon et malgré les jambes de bois, les deux béquilles qui me servent désormais de guibolles, j'arrive à 30km en 2h48"01. Et toc. Ca c'est du timing.
Sauf que pour moi la course elle commence pas, là. Soudain elle s'arrête.

Mon mental vient de me lâcher . Mon cardio fait bipbipbip comme un dératé, j'ai plus de souffle, plus de coeur, plus de jambes et surtout PLUS DU TOUT ENVIE.

Tiens même, j'ai envie de pleurer...

Et puis alors tous les coureurs qui tout à l'heure me donnaient l'impression de cueillir des pâquerettes me dépassent par légion, comme des fleurs. Ca double ça double ça double, et moi j'avance pas, je dois faire dans les 7mn, 7mn30 du km, et je n'arrive tout simplement pas à visualiser mon arrivée....

Et puis bientôt, j'entends un espèce de troupeau derrière moi, et soudain comme une armée de buffles il m'englobe. Oh pù*$tain (pardon my french) c'est le groupe des 4h. Je les avais scotchés là au 2ème kilomètre et les voilà qui me dépassent allègrement ! J'ai un sursaut de fierté mal placé, j'accélère, je mets tout ce que j'ai de jus pour redoubler le meneur mais je tiens tout au plus 3mn devant lui et à nouveau ils me bouffent ; J'en pleurerais, la honte, je pouvais faire la maligne, ils me rattrapent presque avec le sourire et ont l'air en pleine forme, ce qui n'est pas mon cas.
Le meneur est sympa (c'est son rôle !), il me dit, "allez, reste avec nous, on va les faire les 4h", ah ben ça rester j'aimerais bien, mais qu'est-ce qu'ils ont à aller aussi VITE ?
Je tiens bon un moment, mais je sens bien que, littéralement, le coeur n'y est pas! Je regarde mon cardio et je suis effarée. 184. Je suis sensée être au maximum à 183. Il reste une heure de course.
Je m'accroche en ralentissant légèrement, il descend à 182, et il remonte aussi sec à 186. Nan, ça va pas. Je peux plus, là.

Alors je fais, sans même le réaliser, ce que je m'étais toujours PROMIS de ne jamais faire. Ce dont j'étais tellement fière aux deux marathons précédents.
Je m'arrête.
Et je marche.
De toute façon je n'ai pas le choix, je n'arrive plus à courir.

Quelques types me dépassent en me disant, « allez, allez ! » Tu parles !, "allez allez !". Voudrais vous-z-y voir, moi !

Au bout d'une minute je repars mais ça fait très très trèèèèès mal aux cuisses. Et puis le cardio reste fixé sur 179. Un mieux, mais bon, pas top quand même. Il faut que j’arrête de le regarder, il me fout la trouille. Clopin Clopan, j'approche des 35 km. Et puis là j'entends un autre troupeau de buffles qui approche et je me dis, avec le coeur, l'estomac et le moral qui descendent dans les chaussettes... "C'est quand même pas les 4h15???"

Et au même moment une voix dans mon dos me dit "Allez! 4h c'est encore possible!" Je me retourne et OOOH bonheur, c'est un 2ème meneur d'allure pour 4h !

Alors j'y vais, je rentre dans le groupe et j'essaie tant bien que mal d'étendre un peu ma foulée. Je tiens 1km avec eux. A 36km il lance, joyeux, "Encore 6km, c'est rien pour un marathonien, 6km !". Il en aurait annoncé encore 42 que je serais pas plus découragée. 6 ?????? Encore tout ça ? Mais c'est pas possible ! Je peux pas, je pourrai pas.

D'ailleurs le groupe me largue une nouvelle fois, et je vois mes rêves d'un marathon de moins de 4h s'envoler dans une volée de shorts noirs en lycra dans le soleil éclatant d'Annecy...

Et comme la honte, finalement, quand on l'a acceptée une fois on peut bien l'accepter deux fois, et bien je me remets à marcher. Jusqu'au poteau, je me promets. Allez, du poteau à la poubelle, et je recoure. L'idée me traverse même un instant d'abandonner. Si près du but.
Et puis là je vois des supporters au loin et je me dis, "je ne peux quand même pas passer devant des supporters en marchant à ce stade. Et puis surtout pas devant le groupe de copines venu pour m'encourager. Alors je m'y remets, c'est dur mais finalement, ça va un tout petit mieux, finalement cette minute de marche m'a aidée. Les jambes font un tout petit peu moins mal. Les points de côté sont passés. J'avale 2 gels coup sur coup pour me booster, y'a longtemps que j'ai arrêté de respecter l'ordre des prises. Energie, antioxydant, un peu de chocolat, il me faut de tout pour tenir bon !

Le lac étincelle et j'entends au loin les encouragements de la foule. Le panneau des 39 apparaît. Super. Plus que 3. Encore 3.
18, 19 minutes tout au plus à ce rythme. C'est rien 19 minutes de souffrances

Je trottine et ça commence à descendre, ça y est, Annecy est tout près. Je suis presque "sur" le panneau des 40 quand un spectateur me dit en regardant sa montre "Allez ma grande, tu peux encore faire 4h, vas-y, fonce !". Quoi ? Je peux ? Je regarde mon écran qui me confirme qu'à quelque chose près, le rêve n'est pas tout à fait foulé aux pieds, il relève encore un peu sa petite tête échevelée en me disant "sauve-moi, sauve-moi !"

Alors je me force, je prends tout ce que j'ai et finalement j'en ai encore un peu, d'où ça sort, dieu seul le sait mais ça y est, je suis de retour à du 5"35, 5"40. La foule s'épaissit, et j'entends fuser autour de moi les "Allez Marina, vas-y, tu y es presque!". Les commissaires de course encouragent tout le monde comme s'ils nous connaissait de longue date. Impossible de laisser tomber des gens pareils!
Je regarde le cardio qui flirte avec les 187, 188, je ne tiendrai pas des masses à ce rythme, d'autant qu'en toute logique là, je devrais être morte depuis belle lurette.
Et puis je passe un pont, ah chiotte, il en reste encore un, ce n'est pas celui de l'arrivée. Je m'énerve un peu, quelle idée de mettre 2 ponts qui se ressemblent sur le parcours, c'est donner de faux espoirs aux gens ! Je passe un panneau qui me dit "1km" alors je donne tout tout tout, je vois bien que ça sera une question de secondes, je redouble les gens qui m'avaient dépassée tout à l'heure, hors de question de ne pas tout tenter pour passer sous la barre, je m'en voudrais trop, si près de la fin.

Je franchis un second pont, je fonce, et là je vois une immense tâche jaune derrière les barrières, presque en face du panneau 200m et soudain la tâche jaune se met à remuer, à clamer, j'entends les encouragements, c'est mon groupe de copines en tee-shirt fluo qui m’attendent juste avant la ligne. Ah non je ne vais pas leur faire la honte d'arriver en 4h00"01, alors je puise jusqu'au petit doigt de pied un reste de quelque chose, de la vieille énergie stockée là depuis un bon moment et qui sent un peu le rassis, et je pousse, je pousse jusqu'à la ligne qui se matérialise, s'approche et.... je m'effondre dès la ligne passée. Une dame vient voir si je suis morte ou pas. Oui, oui, ça va. Je crois que non. J'ai pas mourru, comme dirait ma fille. Ah zut ! Le chrono! J'appuie, il m'indique fièrement 3"59"47. Ouf !

Il était temps!!

Bon après ça, c'est malin, impossibilité totale de me relever de la chaise, je suis toute crampée, et on me traîne à l'infirmerie pour dénouer un peu tout ça 10 mn. Il me faut un certain temps pour réaliser que finalement, j’ai réussi mon challenge, non sans mal. Une chose est sûre, autant au début ça a été l’euphorie la plus totale dans ma tête, autant j’ai vécu comme un calvaire les 21 derniers ! Ca m'apprendra à m'entraîner, la prochaine fois, et à ne pas vivre sur mes acquis!

eh ben, moi qui croyais avoir écrit un roman à la stendhal (du genre 899 pages!!!!)....je crois que tu m'as battue
super ton récit; je vois que , comme Laure et moi, tu en a bien bavé, comme quoi, même quand c'est pas son 1er marathon, c'est quand même jamais gagné d'avance...
Par contre, je suis impressionnée par tes puls qui sont montées aussi hautes ,car moi, même si j'avais pas mis ma ceinture cardio, j'ai pas eu l'impression de monter autant
c'est vraiment dommage qu'on ne se soit pas revues après la course pour discuter "à chaud" de nos impressions.... il faudra remettre çà à un de ces jours autour d'une assiette....de pâtes!!!!!
bonne récup
à bientôt
KARINE

Excellente idée Karine! D'ailleurs, je voulais te demander...tu cours dimanche ou samedi? J'aurais voulu faire un entrainement "trail" mais trop trouillarde pour y aller seule, et puis mon chien à trois pattes n'arrive non seulement plus à suivre, mais surtout il est nul pour me protéger, il serait plutôt du genre à léchouiller un agresseur potentiel!! (et pis je me perdrais à coup sûr!)
Bisous

FLIPPA a écrit:Bon ben avec 11 jours de retard je viens poster mon récit; j'étais partie me ressourcer en bord de mer, et là! Pas de connexion internet. C'était un peu comme ne pas avoir d'électricité, ou se retrouver aux fins fonds de l'Alaska

Prenez une bonne tasse de café si vous avez l'intention de continuer à lire pasque faire dans le court et le concis, c'est pas trop moi...

On y go, mon récit d'Annecy...


8h20. Au départ, je scanne les têtes, impossible d'apercevoir Laure et Karine. Y’a Manu qui ne me voit pas, noyée dans la foule. Je me place derrière le meneur d'allure des 4h, espérant grignoter les 10 minutes "de trop" de l'an dernier, mais rien n'est moins sûr; Depuis janvier j'ai pas du courir plus de 250 km. Le cortège se met en route, alors j'appuie sur le chrono en passant sous l’arche.

Les 2 ou 3 premiers km passent tout seul, on ne les sent même pas. Je me rends très vite compte que mon cardio, étalonné sur 400m mercredi dernier, n'est pas dans les temps. Il me dit que je cours à 4mn40 du km alors que je vois pertinemment que je suis à exactement 5"35, le rythme que j'aimerais tenir tout du long.

Par contre le cardio marche joyeusement, je suis déjà à 171 mais diantre ! C'est l'excitation de la course, on va dire !
Les km défilent, on en est déjà à 9. Je tourne bien. J'ai depuis longtemps dépassé le meneur d'allure des 4h, et j'ai 1 mn d'avance sur mon temps prévu. Tip-top. Je me sens super bien, même si le cardio, lui, m'indique une pointe dans les 176 qui ne baisse pas. Qu'importe, ça viendra bientôt.

Les groupes s'effilent, s'étendent. On passe le 10, j'ai 1mn 30 d'avance sur mon meilleur temps prévu, je jubile. 11, 12, tiens ! Manu et Julien avec les appareils photo! Grand sourire, grand coucou, je me sens en super forme ! Je balance mes manchons à Ninon qui me regarde d'un air ahuri.

A chaque km, je regarde ma montre et je lui rajoute mentalement 5mn35 pour savoir quel temps je dois faire à l'arrivée du km suivant. Je suis aux anges, mon avance se creuse rapidement, j'approche des 2 mn. Il commence à faire chaud, et je me rends compte que je ruisselle de sueur, dans les yeux, grosses gouttes sous le menton, cheveux détrempés, j'avais pas remarqué à quel point il faisait chaud. Une toute petite voix me susurre que je vais peut-être un peu trop vite. Mais non, mais non ! Même le coup d'oeil au cardio qui me flashe 178 ne peut me convaincre, je suis dans ma lancée, rien ne m'arrêtera. Oublié le mauvais entraînement, le manque de kms…

Les premiers commencent à arriver en sens inverse, les fusées kenyannes nous décoiffent comme l'an passé, et au bout d'un petit moment je vois Paul arriver côte à côte avec le meneur d'allure des 3h. Il a l'air frais comme un gardon. Je lui fais un grand signe, il a l’air un peu surpris de me voir là (et il m’avouera à la fin « quand je t’ai vue aussi loin devant le meneur d’allure, je me suis dit, « elle va se ramasser ! ». C’est beau la confiance dans le couple ! ).

Je suis d'ailleurs tellement obnubilée par mon temps que j'en oublie de "mémoriser" les km, par moment je ne sais plus trop si c'est 17, ou 19. Ah tiens! On approche des 20, super. Bon, j'ai une légère baisse de régime mais qu'importe, j'ai plus de 2 mn d'avance. Je passe l'arche des 21.1 avec encore 1mn d'avance (je me demande bien ce qui a bien pu arriver à l'autre d’ailleurs). Je le sens bien ce marathon, je le sens bien, il va être mémorable je vous dis.

Ah et puis là, on attaque le retour. Tiens ! Ca monte ! J'avais pas remarqué que ça montait. Enfin, c'est ce que mes jambes et mon souffle semblent m'indiquer, du moins. Par contre ceux qui courent avec moi, ça a pas l'air de les déranger...
22km arrivent. Je suis pile poil dans les temps, heu, ah ben zut ça veut dire que j'ai perdu ma minute d'avance? Mais où? Ah, et puis cette montée qui s'éternise (pour moi en tout cas...). J'ai les jambes qui se raidissent, ça commence sous le pied, ça remonte lentement le long du nerf sciatique qui me titille depuis des semaines, c'est pas agréable pour deux sous. Ouh la la, y'a le cardio qui s'emballe en plus, il vient de faire un bon dans les 180, va falloir que je ralentisse. Alors je ralentis. C'est pas bien dur, parce que là franchement, je n'ai plus qu'une envie, soudainement, et c'est lever le pied.
Je poursuis tant bien que mal mon chemin. Je regrignote quelques secondes perdues. J'arrive toujours face à chaque km exactement dans les temps, mais au prix d'efforts considérables. Ca m'inquiète un peu, pasque je n'ai pas encore atteint les 25km, et sincèrement, je me sens pas très bien.

La foule aidant, l'ambiance aidant, je tiens bon mais je ne goûte plus du tout, mais alors plus DU TOUT au plaisir de la course. C'est pas vraiment le mur, non, chez moi il débarque vers 28km. C'est plutôt comme un muret de briques, bas, mais auquel on rajoute une grosse rangée bosselée tous les km...

Lors de nos discussions stratégiques avec Paul, on avait décidé que si je passais les 30km en 2h48, c'était tout bon. Ca me laissait 1h pour faire 10km, et 12 mn pour les 2.2 derniers.
Il m'avait d'ailleurs dit, "la course, elle commence à 30km. Avant, tu te contentes de te préparer à courir les 12 derniers". Ok. Ca va le faire.

Alors je tiens bon et malgré les jambes de bois, les deux béquilles qui me servent désormais de guibolles, j'arrive à 30km en 2h48"01. Et toc. Ca c'est du timing.
Sauf que pour moi la course elle commence pas, là. Soudain elle s'arrête.

Mon mental vient de me lâcher . Mon cardio fait bipbipbip comme un dératé, j'ai plus de souffle, plus de coeur, plus de jambes et surtout PLUS DU TOUT ENVIE.

Tiens même, j'ai envie de pleurer...

Et puis alors tous les coureurs qui tout à l'heure me donnaient l'impression de cueillir des pâquerettes me dépassent par légion, comme des fleurs. Ca double ça double ça double, et moi j'avance pas, je dois faire dans les 7mn, 7mn30 du km, et je n'arrive tout simplement pas à visualiser mon arrivée....

Et puis bientôt, j'entends un espèce de troupeau derrière moi, et soudain comme une armée de buffles il m'englobe. Oh pù*$tain (pardon my french) c'est le groupe des 4h. Je les avais scotchés là au 2ème kilomètre et les voilà qui me dépassent allègrement ! J'ai un sursaut de fierté mal placé, j'accélère, je mets tout ce que j'ai de jus pour redoubler le meneur mais je tiens tout au plus 3mn devant lui et à nouveau ils me bouffent ; J'en pleurerais, la honte, je pouvais faire la maligne, ils me rattrapent presque avec le sourire et ont l'air en pleine forme, ce qui n'est pas mon cas.
Le meneur est sympa (c'est son rôle !), il me dit, "allez, reste avec nous, on va les faire les 4h", ah ben ça rester j'aimerais bien, mais qu'est-ce qu'ils ont à aller aussi VITE ?
Je tiens bon un moment, mais je sens bien que, littéralement, le coeur n'y est pas! Je regarde mon cardio et je suis effarée. 184. Je suis sensée être au maximum à 183. Il reste une heure de course.
Je m'accroche en ralentissant légèrement, il descend à 182, et il remonte aussi sec à 186. Nan, ça va pas. Je peux plus, là.

Alors je fais, sans même le réaliser, ce que je m'étais toujours PROMIS de ne jamais faire. Ce dont j'étais tellement fière aux deux marathons précédents.
Je m'arrête.
Et je marche.
De toute façon je n'ai pas le choix, je n'arrive plus à courir.

Quelques types me dépassent en me disant, « allez, allez ! » Tu parles !, "allez allez !". Voudrais vous-z-y voir, moi !

Au bout d'une minute je repars mais ça fait très très trèèèèès mal aux cuisses. Et puis le cardio reste fixé sur 179. Un mieux, mais bon, pas top quand même. Il faut que j’arrête de le regarder, il me fout la trouille. Clopin Clopan, j'approche des 35 km. Et puis là j'entends un autre troupeau de buffles qui approche et je me dis, avec le coeur, l'estomac et le moral qui descendent dans les chaussettes... "C'est quand même pas les 4h15???"

Et au même moment une voix dans mon dos me dit "Allez! 4h c'est encore possible!" Je me retourne et OOOH bonheur, c'est un 2ème meneur d'allure pour 4h !

Alors j'y vais, je rentre dans le groupe et j'essaie tant bien que mal d'étendre un peu ma foulée. Je tiens 1km avec eux. A 36km il lance, joyeux, "Encore 6km, c'est rien pour un marathonien, 6km !". Il en aurait annoncé encore 42 que je serais pas plus découragée. 6 ?????? Encore tout ça ? Mais c'est pas possible ! Je peux pas, je pourrai pas.

D'ailleurs le groupe me largue une nouvelle fois, et je vois mes rêves d'un marathon de moins de 4h s'envoler dans une volée de shorts noirs en lycra dans le soleil éclatant d'Annecy...

Et comme la honte, finalement, quand on l'a acceptée une fois on peut bien l'accepter deux fois, et bien je me remets à marcher. Jusqu'au poteau, je me promets. Allez, du poteau à la poubelle, et je recoure. L'idée me traverse même un instant d'abandonner. Si près du but.
Et puis là je vois des supporters au loin et je me dis, "je ne peux quand même pas passer devant des supporters en marchant à ce stade. Et puis surtout pas devant le groupe de copines venu pour m'encourager. Alors je m'y remets, c'est dur mais finalement, ça va un tout petit mieux, finalement cette minute de marche m'a aidée. Les jambes font un tout petit peu moins mal. Les points de côté sont passés. J'avale 2 gels coup sur coup pour me booster, y'a longtemps que j'ai arrêté de respecter l'ordre des prises. Energie, antioxydant, un peu de chocolat, il me faut de tout pour tenir bon !

Le lac étincelle et j'entends au loin les encouragements de la foule. Le panneau des 39 apparaît. Super. Plus que 3. Encore 3.
18, 19 minutes tout au plus à ce rythme. C'est rien 19 minutes de souffrances

Je trottine et ça commence à descendre, ça y est, Annecy est tout près. Je suis presque "sur" le panneau des 40 quand un spectateur me dit en regardant sa montre "Allez ma grande, tu peux encore faire 4h, vas-y, fonce !". Quoi ? Je peux ? Je regarde mon écran qui me confirme qu'à quelque chose près, le rêve n'est pas tout à fait foulé aux pieds, il relève encore un peu sa petite tête échevelée en me disant "sauve-moi, sauve-moi !"

Alors je me force, je prends tout ce que j'ai et finalement j'en ai encore un peu, d'où ça sort, dieu seul le sait mais ça y est, je suis de retour à du 5"35, 5"40. La foule s'épaissit, et j'entends fuser autour de moi les "Allez Marina, vas-y, tu y es presque!". Les commissaires de course encouragent tout le monde comme s'ils nous connaissait de longue date. Impossible de laisser tomber des gens pareils!
Je regarde le cardio qui flirte avec les 187, 188, je ne tiendrai pas des masses à ce rythme, d'autant qu'en toute logique là, je devrais être morte depuis belle lurette.
Et puis je passe un pont, ah chiotte, il en reste encore un, ce n'est pas celui de l'arrivée. Je m'énerve un peu, quelle idée de mettre 2 ponts qui se ressemblent sur le parcours, c'est donner de faux espoirs aux gens ! Je passe un panneau qui me dit "1km" alors je donne tout tout tout, je vois bien que ça sera une question de secondes, je redouble les gens qui m'avaient dépassée tout à l'heure, hors de question de ne pas tout tenter pour passer sous la barre, je m'en voudrais trop, si près de la fin.

Je franchis un second pont, je fonce, et là je vois une immense tâche jaune derrière les barrières, presque en face du panneau 200m et soudain la tâche jaune se met à remuer, à clamer, j'entends les encouragements, c'est mon groupe de copines en tee-shirt fluo qui m’attendent juste avant la ligne. Ah non je ne vais pas leur faire la honte d'arriver en 4h00"01, alors je puise jusqu'au petit doigt de pied un reste de quelque chose, de la vieille énergie stockée là depuis un bon moment et qui sent un peu le rassis, et je pousse, je pousse jusqu'à la ligne qui se matérialise, s'approche et.... je m'effondre dès la ligne passée. Une dame vient voir si je suis morte ou pas. Oui, oui, ça va. Je crois que non. J'ai pas mourru, comme dirait ma fille. Ah zut ! Le chrono! J'appuie, il m'indique fièrement 3"59"47. Ouf !

Il était temps!!

Bon après ça, c'est malin, impossibilité totale de me relever de la chaise, je suis toute crampée, et on me traîne à l'infirmerie pour dénouer un peu tout ça 10 mn. Il me faut un certain temps pour réaliser que finalement, j’ai réussi mon challenge, non sans mal. Une chose est sûre, autant au début ça a été l’euphorie la plus totale dans ma tête, autant j’ai vécu comme un calvaire les 21 derniers ! Ca m'apprendra à m'entraîner, la prochaine fois, et à ne pas vivre sur mes acquis!

BRAVO MARINA pour la course et le récit
Le jour ou tu te lance sur un IRONWOMAN , préviens moi pour que je puisse prendre un jour de RTT pour lire le compte rendus , en tout cas un GRAND BRAVO !!!!!! a vous toutes