IRONMAN NICE

fab a écrit:Bonjour à tous et merci pour vos messages,

Ca y est, c’est fait ! Des années, puis 8 mois d’entrainement intensif et d’attente pour réaliser un rêve. Une journée qui restera gravée à jamais de part l’intensité émotionnelle, l’impressionnante organisation de la course et bien sûr ma souffrance (lors du marathon en particulier). Franchement cela vaut le coup de faire quelques sacrifices mais 8 mois sur une vie, cela n’est rien et je vous invite vraiment à tenter ce genre d’expérience.
Je ne suis pas doué pour les grand discours, mais je vais faire un bref résumé en attendant de vous raconter de vive voix.
La dernière nuit a été courte, stress maxi, lever à 4h du matin et c’est parti pour Nice –nous logions à Cannes. Le matériel étant déposé la veille, j’arrive à l’entrée du parc à vélo avec seulement mes bidons et ma pompe. Tout le monde est là et affine les derniers préparatifs sur le vélo, c’est déjà la queue aux toilettes, il y a pourtant une soixantaine de cabines, mais pour 2800 c’est peu . Après avoir gonflé mes roues, je me badigeonne de crème anti-irritation et enfile ma combi, et je me dirige vers la sortie du parc. Ce parc, énorme, 2800 vélos : j’ai du mal à en voir le bout, il s’agit de retenir sa place. C’est déjà le bouchon pour rejoindre la plage , la tension monte au maximum mais j’ai décidé de ne pas m’affoler même si je crains ce fameux départ. Je me place dans mon sas, moins de 1h15, le speaker fait son show , musique à fond et là plus que quelques minutes (tiens j’ai des frissons rien que d’y repenser ! ), et top, c’est parti, une vague énorme, je suis pris dans cet immense bain à remous et je me débats, impossible de nager, mais plutôt nage watter polo. A peine 100m de fait et je me ramasse un coup de talon dans un œil, la lunette aplatie, ça commence bien. C’est vraiment impressionnant, mais je repense aux conseils d’Olivier C et ne panique pas. Je suis le mouvement, voilà la première bouée difficile à passer mais pas autant que la deuxième située à 1km avec un virage à 90°. Mon dieu, comment passer ! Je l’ai prise trop à l’intérieur et me retrouve coincé ou plutôt écrasé contre celle-ci. Certains sont agrippés à la ligne d’eau pour reprendre leur souffle et moi, après m’être libéré, je continue tranquillement. La journée va être longue, j’ai le temps. 2km de fait et je me prends un coup sur la tête, le bonnet qui s’enlève, je le rattrape au vol, décidément…2k400, ça y est, première sortie à l’australienne, je regarde ma montre, 45min, j’avais planifier 45min, super je suis dans mon temps à la minute près, et c’est reparti pour 1400m, c’est fois ci dans le calme. Je sors, 27min plus tard comme prévu et rejoins le parc tranquillement, et c’est parti pour le petit tour de vélo. Je limite mon euphorie, mais c’est bizarre, je ne fais que doubler, doubler et encore doubler jusqu’au sommet du col de l’Ecre, les concurrents me regardent, je lis dans leur yeux, il va bien se calmer et ils ont raison…Un coup de mou s’installe sur la suite du parcours, il fait vraiment très chaud mais même si je ne dépasse plus autant de concurrent, je reste sur une moyenne correcte, par contre, j’aurais dû penser à travailler aussi les descentes : se faire doubler sur les 40 derniers KM, c’est balaud . Je me dis que je vais les reprendre dans ma discipline favorite : la course à pied. J’arrive sur le parc à vélo à 13h15, beaucoup ont déjà commencé le marathon, et là on se pose quand même la question, comment je vais faire pour courir un marathon ? Je ne dois pas être le seul à me poser la question, en tout cas, je regarde ma montre, le temps planifié est encore bon, moins de 6h sur le vélo, mon objectif était de 6h, comme quoi il est primordial de bien se connaitre. Je me lance sur cette dernière partie, et je dois l’avouer plutôt en forme et là l’euphorie à nouveau, je double, certains marchent déjà, bizarre, ils ont pourtant déjà un chouchou d’avance sur moi, premier tour de fait ((10km), 47min, super, si je tiens le rythme, je remplis mon objectif (moins de 11h), je sais, c’était trop ambitieux, et je commence de me rendre compte qu’il y a encore trente deux KM, et il fait vraiment trop chaud(35-40°c) et là c’est la galère qui commence après 15 KM. La fatigue musculaire se fait ressentir et à chaque KM c’est de plus en plus dur. Il y a de plus en plus de monde, c’est fini, je ne double plus ceux qui étaient devant moi, mais seulement tous ceux qui marchent et croyez moi, cette année s’était l’hécatombe, près de 600 abandons, je fais tout pour ne pas marcher, c’est psychologiquement dur de voir autant de monde marcher, moi aussi j’en ai envie, comme quoi il faut le physique, mais surtout le mental. Et voilà le dernier tour à faire, j’ai mes 3 chouchous, mais je veux que cela cesse, allez, encore 10KM et se sera grandiose, ma moyenne a bien baissé, on va se battre pour être sous les 11h30, je m’encourage en voyant encore et encore des vélo arriver, je pense, les pauvres, ils ne sont pas arrivés, certains commencent le marathon en marchant… Les tentes de la croix rouge sont toutes complètes, les allées et venue des ambulances sont en continu, beaucoup ont dépassé leurs limites, je les comprends, et moi, concentré dans ma bulle pour ne pas craquer arrive enfin sur les derniers mètres avec une ambiance de fou et passe ce portique tant attendu, sans m’en rendre compte, je lève les bras pour la photo mais un imbécile me fait une queue de poisson, pour jouer la 518ème place, vous verrez cet idiot sur les photos.

Voilà un grand moment historique, aujourd’hui, je n’ai qu’une envie, arrêter le tria…
Je plaisante, qu’une envie, rempiler à nouveau…